
Y être, y rester
trois photographies, 75 x 50 cm, impression pigmentaire sur Hahnemuhle Photo Rag contre-collés sur alu de 1 mm
Y être, y rester est un projet de recherche sur les espèces exotiques envahissantes. Ces végétaux, introduits volontairement ou accidentellement par l’homme, sont souvent perçus comme une menace pour les écosystèmes. Ce qui intrigue, c’est leurs grandes capacités d’adaptation et leur paradoxe : bien qu’elles soient considérées comme «invasives», ces plantes prospèrent dans des environnements que l’homme a lui-même perturbés.
L’ailante (Ailanthus altissima), également appelée «arbre du ciel» ou «palmier du ghetto», en est un exemple emblématique. Importée de Chine en France au XVIIIe siècle pour la production de soie. Les vers de soie sauvage, produits par les papillons Bombyx, se nourrissent des feuilles d’ailante. Aujourd’hui, l’ailante s’épanouit dans des zones dégradées, devenant un bio-indicateur des espaces pollués et altérés par l’activité humaine.
Ce projet explore l’histoire de ces plantes en tant que ressource pour le textile, une pratique abandonnée depuis longtemps, et interroge la possibilité d’une coexistence durable avec ces espèces dans les paysages du futur. Ce projet de recherche interroge notre rapport aux espèces dites «adaptatives», celles qui, comme les humains, trouvent des moyens de s’acclimater et de prospérer dans des environnements nouveaux. En arrière-plan, cette réflexion sur les plantes envahissantes résonne avec des questions plus larges sur les migrations et l’impact des transformations écologiques.



cyanotype issu du projet

Illustration de La Nature, n° 23 du 8 novembre 1873, p. 361.

installation, robe en tissu 70 x 96 cm, impression photo sur coton bio
bois d’ailante,
cintre en panneau contreplaqué 3mm, fabriqué en découpe laser et camouflé avec l’écorce d’ailate
